La Coalition BDS-Québec appelle le gouvernement Trudeau à condamner l’agression israélienne survenue ce jour contre sept organisations de la société civile palestinienne.

Le jeudi 18 août 2022, les soldats d’occupation israéliens ont brutalement investi les locaux de sept organisations de la société civile palestinienne de défense des droits de la personne. Leur équipement, les papiers et les dossiers confidentiels de ces organismes ont été saisis, puis leurs portes ont été scellées et un ordre de fermeture a été placardé sur la porte, déclarant les organisations illégales.

Ces organisations sont de réputation internationale. Il s’agit d’Addameer (droits des prisonniers politiques), d’Al-Haq (droits de la personne, membre de la FIDH), de DCI-P (organisation internationale de défense des enfants – Palestine), de l’UAWC (Union des comités agricoles), de l’UPWC (Union des comités de femmes palestiniennes), du centre de recherche et développement Bisan et des Health Work Committees (comités de travail dans le domaine de la santé).

Un premier pas vers leur criminalisation avait été franchi il y a à peine 10 mois, le vendredi 22 octobre 2021, lorsque le gouvernement israélien avait annoncé avoir placé ces organisations (six, à l’époque) sur sa « liste d’organisations terroristes », provoquant un tollé international. Cette stratégie de criminalisation des organismes de la société civile palestinienne, de diffamation et de musellement de ses porte-voix avait été formalisée par la publication d’un rapport, en février 2019, dont la version PDF, accessible sur le site web du gouvernement israélien lui-même, et portant le titre « De-Legitimization Brochure », n’a absolument aucune vergogne, comme on le voit, à admettre qu’il s’agit bien d’un pur morceau de propagande.

La Coalition BDS-Québec dénonce ce dernier acte de violence et d’illégalité israéliennes à l’encontre de la société civile palestinienne. Elle déclare haut et fort toute sa solidarité et tout son soutien à cette dernière. Sur le terrain comme par leur activité de plaidoyer, ces organisations palestiniennes font un travail crucial dans un environnement rendu impossible par les exactions des forces d’occupation israéliennes : arrestations de leurs dirigeants, saccages, perquisitions et fermetures de leurs locaux, révocation des permis de résidence à Jérusalem de leurs membres hier; fermeture définitive et séquestre de leurs biens aujourd’hui.

Le caractère infondé des accusations portées par Israël contre ces organisations a été réaffirmé par l’ONG israélienne de défense des droits de la personne B’Tselem, qui annonce, dans un communiqué, toute sa solidarité et sa volonté de continuer à travailler avec ses collègues palestiniens, membres des organismes incriminés.

Les organisations palestiniennes de défense des droits de la personne doivent impérativement être protégées, afin qu’elles puissent accomplir leur mission. Face à cette répression d’une exceptionnelle dangerosité, les déclarations ne suffisent plus. Il est grand temps de faire comprendre à Israël que la qualification d’organisation terroriste qu’elle attribue à toutes les organisations palestiniennes ne passe plus. Il est également important de souligner que cette offensive criminalise non seulement les organisations de la société civile palestinienne, mais menace également de criminaliser toute personne ou organisation qui collabore avec elles, dont plusieurs organisations canadiennes et québécoises.

En tant que coalition d’organisations de la société civile québécoise, nous interpellons le gouvernement canadien, afin qu’il condamne cette nouvelle offensive du régime d’apartheid israélien cherchant à criminaliser la société civile palestinienne et ses alliés.

Dans l’immédiat et comme toute première mesure, nous demandons au premier ministre Justin Trudeau de poser des gestes concrets pour une politique canadienne juste envers le peuple palestinien et d’user de tous les moyens pacifiques pour forcer l’État d’Israël à respecter les droits fondamentaux des palestiniennes et des palestiniens :

• valoriser la campagne BDS en abrogeant la motion anti-BDS votée par le Parlement canadien le 22 février 2016;
• appliquer de véritables sanctions économiques en mettant un terme à tout accord, à toute entente, à tout partenariat et à tout lien institutionnel entre le Canada et Israël, à commencer par l’Accord de libre-échange Canada-Israël (ALÉCI);
• dénoncer la nouvelle définition de l’International Holocaust Remembrance Alliance associant toute critique d’Israël et de ses politiques à de l’antisémitisme, en révoquant son adoption et son insertion dans la Stratégie canadienne de lutte contre le racisme;
• exiger la libération des prisonniers politiques palestiniens, enfants et adultes.

La situation actuelle en Palestine est intolérable. Israël y pratique un régime d’apartheid, tel que largement documenté, désormais, par une multitude de rapports d’organismes de défense des droits de la personne comme Amnesty International, HRW, B’Tselem et Al-Haq, ainsi que par celui du rapporteur spécial de l’ONU.

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