La CDPQ doit désinvestir de Policity Ltd!

Sep 19, 2022 | Communiqué

Rencontre avec la CDPQ, le 19 juillet 2022

Rencontre avec la CDPQ, le 19 juillet 2022. À droite, Dyala Hamzah, de la Coalition BDS-Québec, accompagnée, à gauche, d’Alice Chipot, directrice du RRSE, et au centre, de Myriam Lavoie-Moore, chercheuse à l’IRIS.

La Coalition BDS-Québec presse la Caisse de désinvestir d’une entreprise coupable de violation des droits de la personne.

Montréal et Québec, le 19 septembre 2022. Au moment où la pertinence d’investir dans le Fonds des générations est discutée, la Coalition BDS-Québec invite la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) à composer un portefeuille qui respecte les droits de la personne, réclamant de cette dernière qu’elle brise son lien financier à l’entreprise Policity Ltd.

À la suite d’une série de rencontres avec la Caisse, BDS-Québec constate de sérieuses lacunes en matière d’encadrement social des investissements de la CDPQ.

Avec le Fonds des générations et nos fonds de pension, nous sommes impliqués dans des raids à domicile et des emprisonnements sans procès. Les Québécoises et les Québécois ont toujours été pacifistes, c’est impossible qu’elles et ils veuillent appuyer financièrement une telle violence. Je peine à croire que j’appuie ce régime contre mon gré.
Dyala Hamzah

Membre de la Coalition BDS-Québec et professeure d’histoire à l’Université de Montréal

Le maintien de l’investissement de la CDPQ dans Policity Ltd. va à l’encontre du rapport de Michael Lynk, Rapporteur spécial de l’ONU, qui presse la communauté internationale de se responsabiliser face au régime d’apartheid pratiqué par Israël à l’encontre des Palestiniens. Ce récent rapport fait écho à ceux des organismes Human Rights Watch (2021) et Amnesty International (2022).

Qu’est-ce que Policity Ltd. et quel est son lien avec la Caisse?

En mars 2022, la Coalition BDS-Québec sollicite une rencontre avec la Caisse à propos de ses investissements dans Policity Ltd. Cette entreprise dirige l’académie de formation des forces de police israéliennes, qui est l’objet de campagnes internationales de boycott pour son implication dans la répression brutale de la population civile palestinienne. Depuis avril 2021, la CDPQ se retrouve financièrement associée à Policity, après qu’elle soit devenue actionnaire principal d’Allied Universal, une multinationale spécialisée dans la sécurité privée, qui venait d’acquérir la société britannique G4S, actionnaire à hauteur de 25 % de Policity Ltd. Plusieurs fonds de pension ou fonds souverains se sont récemment dissociés de G4S, tels KPL et Norges Bank en Norvège et le Fonds de pension des universitaires MP au Danemark.

Représentation de la relation entre la CDPQ et Policity Ltd.

Rencontres entre la CDPQ et BDS-Québec

En juin 2022, la Coalition entre en dialogue avec la Caisse à travers une série de rencontres avec Philippe Batani, vice-président, Communications et affaires publiques et Catherine Simard, directrice principale, Investissement durable. BDS-Québec exige que la Caisse se dissocie financièrement de Policity. La CDPQ valorise le long terme.

Nous cherchons à faire évoluer, à « socialiser » nos entreprises en portefeuille, à travers notamment le dialogue actionnarial.
Philippe Batani

Vice-président, Communications et affaires publiques, CDPQ

Contraindre Allied Universal à se départir de ses actifs dans Policity ne fait pas partie de cette approche. « On est déçus, à BDS-Québec; on a l’impression que la Caisse ne prend pas au sérieux ses obligations fiduciaires vis-à-vis des Québécoises et des Québécois. » Non éthiques, ces actifs sont, de l’aveu même de la CDPQ, également non performants : « L’entreprise ne rapporte plus de revenu en Israël. »

Plus largement, la Coalition BDS-Québec appelle la CDPQ à prendre ses responsabilités éthiques conformément aux principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de la personne de l’ONU, « pour prévenir les violations des droits humains liées aux entreprises dans les contextes de conflit et de post-conflit et y remédier, en mettant l’accent sur le renforcement de la diligence raisonnable en matière de droits de la personne et l’accès aux recours ».

Afin de pouvoir se réclamer du titre d’investisseur responsable, la CDPQ doit aussi agir et agir rapidement en matière de droits de la personne. Le long terme ne peut être priorisé dans un cadre d’injustice. La Coalition appelle les 46 déposants de la CDPQ à faire preuve de vigilance et la CDPQ à effectuer un virage à 180° en matière d’investissement responsable, faisant preuve de leadership, comme en matière de climat.

Qu’est-ce que le crime d’apartheid?

Cette notion juridique internationale est définie comme un crime contre l’humanité par la résolution 3068 XXVIII de l’assemblée générale de l’Organisation des Nations unies du 30 novembre 1973. Elle est reconnue par le Statut de Rome de 2002, instituant la Cour pénale internationale.

Renseignements complémentaires : comité CDPQ de la Coalition BDS-Québec (comite-cdpq@bds-quebec.org)

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